Véritable mémoire vivante de la musique Dancehall Antillaise Lieutenant a traversé trois générations d'influence musicale, du reaggae en passant par la dancehall et aujourd'hui le trap. L'artiste explique cela par son choix, il à quelques années de s'inscrire dans la longévité sur le plan de sa carrière. Issu d'une famille d'artistes avec un père oeuvrant dans le genre musical qu'est le <B>Compas</B>, une soeur Icess chanteuse de Bèlè, et un frère dans le milieu Dancehall, Trap avec le pseudonime Chafta.
Doué d'une imagination débordante c'est au collège en classe de quatrième que son talent d'auteur s'est développé.
A la demande du professeur, nous avions comme exercice en musique d'écrire un texte sur quelques notes et à ma grande surprise c'est un exercice dans lequel je me suis découvert un certain talent, que j'ignorais à ce jour.
C'est pourtant très tardivement que Frédéric de son véritable prénom, se lance à l'époque car pas favorable à la mouvance urbain de l'époque, axée sur le style "swagg" comme on dirait de manière familière aujourd'hui.
Je ne venais pas d'une famille riche et je ne pouvais donc pas m'inscrire dans logique qui voulais qu'une marque ou qu'un style domine sur le reste.
Cette façon de voir le monde s'installait dans tout et même dans la musique on pouvais faire le même constat. Ce qui pour moi à l'époque était un élément de révolte, bien que le constat soit d'actualité de nos jours.
Découvre "Ennemi" de Lieutenant
Avec le Titre : Ennemi, Lieutenant vient mettre un rythme entrainant sur un sujet d'actualité qui n'épargne plus personne. Une façon pour cet artiste de sensibiliser un large public et contribuer à sa façon au vaste chantier que constitue la prévention contre la violence gratuite. Un phénomène qui revient dans les îles après une accalmie durant les dix dernières années.
L'artiste Reaggae, Dancehall Martiniquais qui dit tout sans tabout avec un style militant engagé. Une position qui n'a comme incidence qu'un choix artistique assumé...
Découvre le dès maintenant...
Lieutenant avec le titre :
Choix de style ?
💭 Ma musique mon style, je ne l'ai pas choisi mais vécu et subit. Je n'oublie donc pas mes racines et d'où je viens.
Quand vous l'entendrez parler de racines ce n'est en aucun cas une quelconque question de race mais belle et bien de racine structurelle. Un cadre vie social qui n'était pas favorable à l'émancipation.
Nos quartiers considérés comme des bidonvilles, grouillaient de toutes sortes de pièges et autres opportunités douteuses ou pour le moins louches.
Pour sortir la tête de l'eau, la Toussaint était un moment salvateur qui m'offrait la chance de faire des petits Jobs (Jobs simitiè), tout comme la saison des quénettes durant laquelle je revêtais mes atouts de commercial. Des expériences qui forgent et préparent à la vie. Des activités que je menais en parrallèle avec ma vie d'étudiant consciencieux.
Travailler tôt m'à éloigné du mauvais chemin car trois choix s'offraient à moi. Voler, Dealer ou Travailler.
Tout tendais vers le mauvais chemin. Je dirai que ma vision et mon choix de travailler m'ont sauvés de bien des maux ou j’ai vu d’autre s’engouffrer et y rester.
Je n'étais pas influencé par mon entourage ou mon cadre de vie, je fréquentais tout le monde, les gens du quartier avec parfois une gène vis à vis de certaines personnes. Je ne dirais pas intimidé face à la différence mais mal à l'aise, la peur de l'inconnu.
A 27 ans je me suis adonné pour la première fois à la consommation d'alccol ou de cigarettes, sans aucune accoutumance, ni dépendance. Je tiens à le préciser pour rompre l'idée reçu qu'un artiste doit être sous stupéfiant pour avoir une quelconque inspiration.
Ma foi en Dieu et mon caractère bien trempé, forgés par des injustices constatées très tôt, ma soiffe de m'exprimer librement ont guidés mes pas depuis toujours.
Aujourd'hui avec l'expérience je n'ai aucun apriori.
La pratique du sport, notamment la box anglaise à "bô kannal", le tennis, ont été des exutoires avant la musique.
J'ai toujours eu un grand coeur, je ne comprends pas l'injustice et à tendance à être incomprit quand je réagis face à celles-ci.
Ceux qui t'on fait confiance ?
💭 On note un style vestimentaire soutenu chez toi depuis des années, tu étais même en avance sur les artistes commerciaux?
Oui je suis l'un des premiers artistes de cette génération à avoir été sponsorisé par une grande marque telle que Adidas. Il faut croire que pour toi le dicton qui dit : Les premiers seront les derniers à prit tout son sens.
Raconte nous une Anecdotes ?
💭 Des noms reviennent en mémoire et parmi eux des frères de misères ou des soutiens indéfectibles sont cités par Lieutenant : Daddy Lee, Général Tchô, Issess (Majoumba aujourd’hui), Trinity Sound studio, RMTG, RUFF NEG , Levy, Freedom, Franck Alfa, Don Miguel.
Mais JènRaction aussi était là ou plutôt, j’étais là précise Lieutenant.
Je me souviens du premier concert West-indies Sound au TôM (Théâtre Autonome Maron) avec pour la première fois sur une scène des artistes comme Kalash, Politik Naï LS... On retrouve les mêmes aujourd’hui parmi les artistes qui ont percés.
La Dancehall était une musique basée sur la réalité avec deux lignes de caractère. l'un Sexiste si je peux me permètre et l'autre Militant.
J'ai oeuvré dans les deux style, je l’avoue mais je me suis plus reconnu dans le style militant. Le côté spirituel renforçait l'idée que je me faisais de moi même comme pour toute une génération d’ailleurs. Au même titre que la Génération Compas ou Calsa. Nous avons baignés dans la Dancehall qui s'est imposée à nous.
Ton rapport avec le milieu ?
💭 De 1995 à 1999 Je me suis produit dans pas mal de Sound System, avec les moyens de l'époque, soit : à pied, à vélo ou en voiture. On redoublait d'ingéniosité pour être présent sur les manifestations avec Sael, que je définis comme un frère dans la musique, avec qui on a su patienter et partager les mêmes rêves, convaincu que nos étoiles allaient briller côte à côte et ce malgré nos différences musicales.
Nos premiers enregistrements sur K7, ne nous suffisaient plus, Il nous fallait maintenant poser en studio et c'est "Trinity Sound studio" qui à accueillit nos premiers opus. Considéré comme le vaisseau mère du Dancehall Martiniquais avec RMTG et RUF NEG Dirigé par Levy et Freedom, membres RMTG avec la collaboration de Dons music (Don Miguel). Ruff Neg en Pionnier et nous en valeurs montantes avec Freedom et Levy comme Mentors.
Tes références ?
💭 A l'époque une empreinte musical m'a conforté dans mon style et mon caractère musical. Pour moi le King : "Bounty Killer". Je me considère comme bien d'autres, je pense... Comme un fils adoptif de ce géant de la musique Jamaïcaine.
Première participation à un projet commercial ? Opération coup de point avec <B>Spart and Friends</B>. Clipé dans la foulé en 1999...
Dix années sans aucun clip, aucune radio, ni promotion musicale, malgré le fait d'avoir travaillé avec des pointures, celà, jusqu'au jour où l'évidence de me structurer s'est imposé à moi.
La scène à toujours été présente dans ma carrière musical et été privilégiée par moi et par les artistes dit underground. Il nous paressait primordiale d'être vu et avoir la reconnaissance des Martiniquais, notre premier public.
Ton regard sur les tendances Médias ?
💭 La musique semblait habitée par un modèle référent un dictat. Aujourd’hui, je dirais, je suis Charlie, pour faire comprendre mes propos, si l'on veut... Sauf que la réalité est à deux vitesses. Tout le monde ne peut pas tout dire, bien que la liberté d’expression existe, le règne du tabou est entretenu par les règles qui régisses les médias et autres diffuseurs et cela malgré les lois qui tendent à la diversité.
Je réalise que j'ai toujours oeuvré pour une forme de résistance pacifiste. Fidèle à moi même et contre l'injustice, je me suis fais comme étant l'artiste qui redéfini le format radio en contribuant à langue de bois Martiniquait via le net. Un mouvement qui pronnait la musique unederground, la musique du Géttho comme on aime à le dire. Je Crois que c'est dans le Géttho que nait tout ce qui influance le monde commercial, donc il à été bénéfique de grandir là où les choses prennent vie, tout en étant dans un milieu artistique commercial.
Revenir à un fonctionnement underground nous semblait nécessaire. Des artistes comme Danthology, migthy might, et toute la marmail de la volga avec PSK en *up line, un noyaux dur c'était formé.
Le mouvement du ghéttho guide toujours les insprations au niveau commercial, nous sommes les premiers à marquer l'opinion et à fixer la tendance de demain, un mal pour beaucoup, mais quand on remet les choses à leur place, une source d'inspiration pour d'autre, on dira donc : un mal utile. Il y à toujours eu les natifs et les adoptants et l'argent n'est pas entre les mains des bonnes personnes.
Je me place avec ses artistes comme un lien entre les deux mondes, les deux sphères de la musique. Non contant d'avoir des opposants face au commercial, on se doit de faire un devoir de mémoire sur l'origine des choses et avancer, une sorte de parenthèse.
La force de l'underground C'est comme cela que je le décris. L'essentiel étant d'avancer. S'il n'y avait pas ceux qui nous utilisent comme courte-échelle dans le milieu de la musique, nos artistes iraient loin, aussi loin que leur musique les porte et est audible, quelque soit l'axe de diffusion.
Je déplore le tout clip, qui est obligatoire et qui s'impose pour exister, compromettant nos priorités qui sont avant tout de faire de la musique.
Je me souviens de la période où j'écroulais mes productions dans la rue, dans la ville, dans le quarier.
Avec la nouvelle génération?
💭 J'ai été et je le suis encore, pour certain, qui font appel à moi parfois via leurs parents, un exemple qu'ont suivit bien des artistes qui ont percés et d'autres qui arrive dans le milieu.
Je ne cherche pas à percer, je reste humble dans ma progression musicale. Je n'ai pas choisi la musique pour ce qu'elle peut m'apporter mais pour m'exprimer et donner un peu de moi aux autres.
La musique donne un pouvoir à ceux qui l'utilisent à mauvais escient, pour la Gloire ou l'idée qu'ils se font de la Gloire.
C'est le thème que je développe dans mes deux derniers titres "Manipulateur" et "Pire ennemi".
Un mirroir sur la course au sommet, qui fait que certain marche sur autruit, usant de stratagèmes avec légèreté et de leviers de manipulation.
Ta source d' inspiration ?
💭 C'est la première fois que je fais un titre comme pire ennemi, c'est le résultat d'une longue construction et non d'une course, car je ne suis pas un chanteur né. Tout mon vécu me grandit et me stimule. Le titre est un révélateur qui tend à dire que : Ce qui ne te tue pas, te rend plus fort. Une annalyse une fois de plus d'un vécu que beaucoup ne veulent pas entendre ou admettre comme leur réalité aussi, mais surtout celle de leurs enfants.
Pire ennemi n'est donc pas un règlement de compte, un clash, mais plus un encouragement à ne jamais tomber dans la caricature de l'autre pour justifier sa chute personnelle.
Des récompenses ?
💭 Nominé pour l'année 2006-2007 meilleurs titre dancehall, n°1 dans les charts, mon titre 9 Milimèt'(9 mm) à tenu en rotation jusqu'en 2009 - 2010, ce qui à eu pour effet de me faire connaitre partout en France et qui à donné au mouvement underground ces lettres de noblesse.
Gik gik, Artmada suivit de l'albuml : Dancehall Anarchi et Pran Pié et avec Kalash, Admiral-T et Young Shang, Gladiator, Trop Gwosomodo... Autant de titres qui m'ont ouverts les portes de ce que je vie aujourd'hui et pour lequel je suis reconnaissant. Regarder en arrière, je ne le fais que très rarement.
Je pense au Zenith dit Lieutenant, mais sans plus un mot, sans doute et cela n'engage que moi, une étape qui alimente un rêve, un accomplissement.
Lieutenant : interview WhatsApp sur "antao la radio" qui te met en équilibre toute la journée".
https://radioking.com/radio/antao/
Des soutients ?
💭 Des soutients indéfectibles : Dons Music, Frank Alpha (manager), Art & Spirit Sound Système, "DanceHall Térorist", Mada Voice Sound System, DJ Gilles, Dj Skor, PSK... Mon public que j'affectionne (Index levé).
Je pense que j'ai toujours eu une image de marginal dans la musique par manque de communication et aussi parce que la musique, je la partageais avec un autre métier que j'ai toujours exercé dans le BTP : la Peintre en Bâtiment.
Ma philosophie est la suivante : Mon identité, mes principes et mes prises de position sont et demeures inchangés face à l'adversité et à la tendance du tout jusdiciaire, car ma voie est encrée dans la droiture de la parole d'éternel.
Pour finir !?
💭 Du lourd à venir et un remerciement pour la voix de L'éternel dans ma vie et tout ce qu'il fait dans ma vie.
Je dirai toujours ce que j'ai à dire même si que les 7 milliard d'habitant de la terre sont contre moi. Ce qui compte c'est de marcher avec l'éternel , Il mettra toujours des personnes vrais avec toi, vu que le manipulateur a comme spécialité de se faire passer pour victime aux yeux des hommes aveugles. God bless ...
Merci de t'être prêtée au jeu de l'interview WhatsApp avec nous sur : antao la radio.
Au plaisir de t'écouter de nouveau et de te suivre.